"Que" indicatif ou subjonctif?
Lorsque une phrase contient au moins une subordonnée non elliptique, donc deux verbes, il existe un rapport entre les temps et les modes des verbes (voir aussi concordance des temps). Les modes " conditionnel, indicatif, subjonctif" dépendent très souvent du sens du verbe de la principale, parfois des noms, des adjectifs ou expressions qui indiquent un mode particulier (doute, affirmation, condition, etc.).
On classe les propositions subordonnées d'après les fonctions qu'elles remplissent dans la phrase. On distingue ainsi des subordonnées : sujet, attribut, en apposition, COD, COI, compléments circonstanciels, compléments d'agent, complément de nom ou de pronom, compléments d'adjectifs.
"Que" introduit une subordonnée sujet. Son verbe se met :
- à l' indicatif : après les verbes impersonnels 'ou de forme impersonnelle) construits positivement et exprimant la certitude ou une forte vraisemblance (Il est certain que vous êtes...il est sûr que vous êtes...il est évident que vous êtes...).
- au subjonctif : après les verbes impersonnels (ou de forme impersonnelle) construits positivement exprimant le doute, la seule possibilité, l'obligation (Il est nécessaire que vous soyez...Il est possible que vous soyez...Il est urgent que vous soyez...Il faut que vous soyez...).
- au conditionnel : après des verbes impersonnels (ou de forme impersonnelle) construits positivement marquant une vraisemblance ou une certitude dépendant d'une condition - énoncée ou non (Il est évident que vous seriez... Est-il sûr que vous seriez... D'où vient que les hommes voudraient...).
"Que" introduit une subordonnée attribut. Son verbe se met :
- à l' indicatif : quand le fait est réel (L'essentiel est que nous sommes à l'abri. Le plus étrange est que nous sommes seuls).
- au subjonctif: quand le fait est simplement envisagé ou souhaité (Son envie est que tu fasses ce spectacle. Le plus important est que nous gagnions ce soir).
- au conditionnel: quand le fait dépend d'une condition - exprimée ou non (La vérité est que tu aurais intérêt à le faire).
"Que" introduit une subordonnée COD ou COI. Son verbe se met :
- à l' indicatif: si le verbe de la principale exprime une opinion, une déclaration, une perception et quand le fait est considéré dans sa réalité (J'affirme qu'une hirondelle ne fait pas le printemps. Je crois que tu ne dors pas. Il dit qu'il craint de te voir).
- au subjonctif : après un verbe principal exprimant la volonté, le doute (Il veut que tu croies en lui. Il demandait que tu cédasses), après un verbe principal exprimant un fait simplement envisagé ou souhaité (Je ne crois pas que l'amour soit suffisant. Si vous pensez que l'amour fasse le bonheur vous vous trompez), lorsque la subordonnée est placée en tête de phrase (Que l'amour fasse le bonheur, je ne le pense pas).
- au conditionnel: quand le fait dépend d'une condition - exprimée ou non (Je crois qu'il ferait bien d'y aller. Je suis sûr que les hommes seraient plus heureux s'ils aimaient davantage la vie).
Les subordonnées circonstancielles introduites par "que" obéissent aux mêmes règles : indicatif si le fait est considéré dans sa réalité, subjonctif si le fait est une simple possibilité ou mis en doute, conditionnel si le fait dépend d'une condition - exprimée ou non.
De nombreuses locutions conjonctives imposent le mode de la subordonnée (voir locutions conjonctives et mode).