Sujet (définition du sujet)
La notion de sujet est fondamentale. Il est rare qu'une proposition sans sujet soit régulièrement construite (voir cependant ci-dessous). On dit souvent que le sujet c'est ce dont on parle, le reste de la proposition, ce qu'on en dit, formant le prédicat ([Jean] (sujet) [mange de la soupe] (prédicat)). Les grammairiens définissent souvent le sujet par des considérations syntaxiques (il donne les marques de personnes, de nombre, parfois de genre au prédicat, il occupe une position de prééminence, etc.).
Le plus simple consiste sans doute à appliquer la vieille recette qui permet de le localiser sans se perdre dans de trop fines considérations. De ce point de vue, le sujet est ce qui répond à la question "qui est-ce qui?, qu'est-ce qui?" :
Le maçon construit la maison = qui est-ce qui construit la maison? = le maçon.
Le vent a emporté le toit de la cabane = qu'est-ce qui a emporté le toit de la cabane? = le vent.
On peut aussi localiser le sujet en l'encadrant par l'introducteur "c'est...qui (C'est le maçon qui construit la maison. C'est le vent qui a emporté le toit de la cabane).
Aucun de ces deux procédés n'est totalement satisfaisant : si le sujet est, par exemple, un pronom relatif, la question impose son antécédent et il faut faire une petite gymnastique mentale pour introduire le pronom relatif sujet (La femme qui est venue hier = Qui est-ce qui est venue hier? la femme, en fait qui mis pour la femme) Voir antécédent sujet.
Si la proposition comporte un infinitif ou un participe ( infinitive ou participiale), il faut introduire une forme verbale conjuguée (Le jour venu, nous sommes repartis du campement = qu'est-ce qui est venu). Mais surtout, aucun de ces deux procédés n'est valable pour les verbes impersonnels ou construits impersonnellement. Voir sur cette question l'entrée sujet apparent, sujet réel.
Qu'est-ce qui peut être sujet? Le sujet peut être :
- un nom : La vieille demeure délabrée n'est pas accueillante.
- un pronom : Nous arriverons trop tard.
- un infinitif : Tricher est déshonorant.
- une proposition : Qui veut faire l'ange fait la bête.
Place du sujet : le sujet se place habituellement devant le verbe mais il est après, notamment dans les interrogations directes lorsque le sujet est un pronom personnel (Vois-tu? Viens-tu?). Voir place du sujet.
Un verbe peut avoir plusieurs sujets, tandis que plusieurs verbes peuvent avoir un seul sujet. (Mon ami, sa femme et moi sommes partis depuis huit jours. Pierre courait, sautait, suait sang et eau). Voir plusieurs sujets.
Le sujet est omis : Parfois le pronom personnel est absent. Cette omission touche surtout les PRONOMS de la première et de la deuxième personne quand le contexte (ou la situation) précise suffisamment qui est le sujet (Avons trouvé hier les premières traces du passage du docteur Libourg. Ai téléphoné à ma mère).
Le pronom impersonnel "il" qui n'apporte aucune information est régulièrement omis et entraîne l'omission du verbe (Inutile de prévenir, venez quand vous voudrez).
Lorsque deux verbes appartenant à des phrases ou à des propositions coordonnées ont le même sujet, celui-ci n'est souvent exprimé que devant le premier (Je suis et serai toujours antiraciste).
Des expressions toutes faites (Grand bien vous fasse), des interjections (Magnifique!), des proverbes ou des phrases averbales (A père avare, fils prodigue) sont souvent sans sujet et sans verbe. C'est un domaine spécifique qui n'est pas particulièrement source d'erreur tant le contenu de ces propositions est senti comme une globalité.
Notez : l' impératif et le gérondif n'ont pas de sujet exprimé.