La proposition conditionnelle
La conditionnelle joue, dans la phrase, le même rôle qu'un complément circonstanciel de condition, dans la proposition. Elle indique à quelle condition se fait l'action exprimée par le verbe de la proposition dont elle dépend.
Je lui parlerais si c'était nécessaire (en cas de nécessité).
La conjonction de condition par excellence est "si". Le mode du verbe de la conditionnelle par "si" est l' indicatif.
Il mange, s'il a faim
Il mangera, s'il a faim
Il mangerait, s'il avait faim.
Il convient de distinguer deux cas selon le mode du verbe de la principale : indicatif, subjonctif, impératif, d'une part, conditionnel de l'autre.
1. le verbe de la principale est à l'indicatif : il s'agit d'une simple hypothèse et les temps des propositions se correspondent directement (Si tu pars tout de suite, tu arriveras à temps. S'il a dit cela, il a eu tort).
Notez : le futur et le conditionnel sont exclus. On emploie le présent (ou une périphrase) à la place du futur, et le passé composé à la place du futur antérieur. (Si tu admets cette opinion, tu as tort. Si tu as admis cette opinion, tu as eu tort. Si cela vient à se reproduire, nous prendrons des mesures).
Si le verbe de la principale est au subjonctif ou à l' impératif, rien ne change pour le verbe de la conditionnelle (Qu'il se mette au travail, s'il est prêt).
2. le verbe de la principale est au conditionnel : la condition est seulement imaginée ou même présentée comme irréelle.
On emploie l' imparfait ou le plus-que-parfait dans la subordonnée (Tu aurais tort, si tu admettais cette opinion. Tu aurais eu tort, si tu avais admis cette opinion).
Selon que les faits concernent le présent, le futur ou le passé, on parle "d'irréel du présent" (Je serais satisfait, si j'avais un bon outil = maintenant), de "potentiel" (Je serais satisfait, si j'avais de ses nouvelles avant la fin de la semaine), "d'irréel du passé" (J'aurais été satisfait, si j'avais eu de ses nouvelles avant qu'il revienne).
Lorsque les faits concernent le passé, on trouve parfois le plus-que-parfait du subjonctif, soit pour les deux verbes, soit pour l'un des deux seulement. (Je fusse parti, s'il ne m'eût parlé. Je l'aurais remercié, s'il fût venu. Je l'eusse remercié, s'il avait été présent).
Notez : Il faut prendre garde de ne pas confondre, "si" conjonction, et "si" adverbe introduisant une complétive interrogative. Après "si" marquant une condition, le mode conditionnel est interdit (Si j'aurais su??).
La conditionnelle peut être introduite par diverses conjonctions ou locutions.
Son verbe se met au subjonctif après : "à condition que, à supposer que, à moins que, pour peu que, pourvu que, en admettant que, supposé que, soit que...soit que, soit que...ou que,
Son verbe se met à l' indicatif après : "selon que...ou que, suivant que...ou que, dans la mesure où".
Son verbe se met au conditionnel après : "quand, quand bien même, alors même que".
"Au cas où" admet le conditionnel ou le subjonctif.